"La Flandre indépendante après 2014"

"La Flandre doit pouvoir commander seule". C’est ce que déclare le ministre flamand des Affaires intérieures Geert Bourgeois (N-VA) dans les colonnes du quotidien De Standaard. Il espère que son parti deviendra "incontournable" après les élections de 2014, aussi bien au niveau flamand qu’au niveau fédéral, afin de pouvoir imposer sa volonté aux francophones. Geert Bourgeois a par ailleurs souligné sa volonté de succéder à Kris Peeters (CD&V) à la tête du gouvernement flamand, une annonce qui impressionne peu le ministre-président actuel.

"Tout doit revenir à la Flandre : la fiscalité, l’emploi, la sécurité sociale… tout simplement tout". Dans l’entretien accordé au Standaard, le ministre flamand des Affaires intérieures ne laisse planer aucun doute quant aux intentions de la N-VA après les élections de 2014. "La Flandre et la Wallonie doivent devenir autonomes", a-t-il déclaré.

Afin d’y parvenir, Geert Bourgeois plaide pour une révolution copernicienne. "Nous ne croyons pas dans la technique de la réforme de l’Etat. Nous ne nous retranchons pas dans un château pendant 600 jours pour négocier". Le ministre N-VA espère que son parti deviendra "incontournable" après les élections de 2014, afin qu'il puisse imposer sa volonté aux francophones. "Nous sommes à 40% dans les sondages, ce qui nous offre un mandat clair. Les francophones comprendront vite la situation".

"Bruxelles reste notre capitale communautaire"

Geert Bourgeois indique qu’il respecte la légitimité des partis francophones. "La Wallonie peut se développer en un état socialiste basé sur le modèle latin", souligne-t-il. Son parti ne compte toutefois pas lâcher Bruxelles. "Les Francophones ne doivent pas penser qu'ils reçoivent Bruxelles. Nous ne laisserons pas tomber Bruxelles comme capitale commune". Il reconnaît toutefois que les négociations sur le sujet seront extrêmement rudes.

Afin d’aboutir à un modèle confédéral, le ministre N-VA espère pouvoir compter sur le soutien des chrétiens-démocrates et des libéraux flamands. "J’espère qu’il y aura une concordance positive avec le CD&V et l’Open VLD", avoue Geert Bourgeois, qui admet toutefois que les relations actuelles avec ces deux partis ne sont pas des meilleures.

Sur le plan personnel, Geert Bourgeois a déjà donné le ton : "J’ai bientôt 62 ans. Je jouerais volontiers un rôle de premier plan", a indiqué l’ancien président de la N-VA, faisant allusion au poste de ministre-président flamand. "Ce serait le couronnement de ma carrière. Je veux relever ce défi", a-t-il conclu.

"Nous ne sommes pas partisans d’une autonomie totale de la Flandre"

Le ministre-président flamand Kris Peeters (CD&V) ne semble pas enclin à embarquer son parti dans les projets de Geert Bourgeois. "Nous ne sommes pas en faveur d’une indépendance totale de la Flandre", a-t-il ainsi réagi. "J’ai compris que c’était clairement les plans de la N-VA. C’est son droit, mais notre opinion est différente".

Kris Peeters désire d’abord élaborer la sixième réforme de l’Etat. Il souligne toutefois qu’une nouvelle réforme suivra sans doute, mais qu’elle ne constituera pas l’enjeu des prochaines élections. Le ministre-président suit ainsi l’idée de son président de parti, Wouter Beke, qui s’était récemment exprimé en ce sens. Wouter Beke partage toutefois une des opinions de Geert Bourgeois : en cas de confédéralisme, son parti ne lâchera pas Bruxelles.

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