Femme, étrangère, et peu formée: la mauvaise combinaison pour trouver un emploi

Etre femme, peu ou pas scolarisée, et ayant des origines étrangère, est l’une des pires situations dans laquelle une personne peut se trouver aujourd’hui sur le marché du travail flamand. D’après une étude de la Commission Diversité du Conseil socio-économique de Flandre (SERV), à peine une femme sur trois se trouvant dans ce cas a un emploi.

Selon l’étude du SERV, 35,4% des femmes issues de l’immigration et peu formées ont un travail en Flandre. Le pourcentage des femmes belges peu ou pas scolarisées ayant un emploi s’élève quant à lui à 43%.

Le degré de chômage chez les femmes issues de l’immigration et peu formées s’élève à 17,6%. Plus de la moitié des personnes de ce groupe est par ailleurs considéré comme ‘inactif’, c’est-à-dire qu’elles ne travaillent pas, et ne se présentent pas sur le marché de l’emploi.

Retard scolaire

Selon l’étude du SERV, cette situation est principalement liée au retard que connait la majorité de ces femmes en terme d’enseignement lorsqu’elles arrivent sur le marché du travail. Durant leur jeunesse, ce retard de scolarité mène souvent ces personnes à être redirigées vers l’enseignement spécialisé ou professionnel.

Par ailleurs, 17,8% des filles originaires d’un pays non-européen quitte le secondaire sans diplôme, contre 3,9% des filles d’origine belge.

Femmes au foyer

Toujours d’après l’étude flamande, les femmes belges ont 60% plus de chance que les femmes d’origine turque ou marocaine de trouver un travail trois mois après la fin l’enseignement secondaire.

Plus de 66% des femmes inactives issues de l’immigration sont par ailleurs des femmes au foyer. "Il se peut fortement qu’elles choisissent de plein gré de rester à la maison pour s’occuper par exemple des enfants", explique la chercheuse Liselotte Hedebouw. "Mais elles peuvent toujours revenir sur le marché de l’emploi, et nous devons leur faciliter la voie".

La chercheuse du SERV note en outre que la discrimination est également une probable cause de cette inactivité.

Des solutions en perspective

Le groupe de femmes que cette étude met en avant est relativement jeune. C’est pourquoi le SERV insiste sur le rôle important que l’enseignement peut jouer pour inverser les tendances. "Le plus grand nombre possible de filles issues de l’immigration doit pouvoir terminer sa scolarité avec succès", souligne l’étude.

Le choix des études doit dès lors davantage se baser sur des choix personnels, et non sur la couleur ou le sexe de la personne. Pour le SERV, les modèles d’inspiration jouent aussi un rôle positif. Il est dès lors primordial de stimuler la diversité au sein du personnel scolaire. Plus tard, l’office flamand de l’Emploi (VDAB) doit à son tour prévoir pour ces femmes des formations professionnelles individuelles afin de les tirer plus rapidement de leur inactivité.

Enfin, dans une autre catégorie, le SERV souligne l’importance d’une mise au travail rapide des nouveaux-arrivants non-scolarisés. L’apprentissage du néerlandais pourrait, de façon informelle, mener à un premier job.

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