Wallons et Français boudent la formation professionnelle individuelle en Flandre

Les Wallons et les Français ne montrent guère d'intérêt pour la formation professionnelle individuelle IBO. C'est ce que montrent les chiffres fournis par le ministre flamand du Travail Philippe Muyters (N-VA) suite à la demande du parlementaire flamand Axel Ronse (N-VA). Ce dernier appelle à plus de concertation avec les homologues français et wallons du VDAB, respectivement le Pôle Emploi et le Forem.

Depuis 2013, les demandeurs d’emploi wallons et français peuvent aussi utiliser la formation professionnelle individuelle flamande IBO (Individuele beroepsopleiding).

En pratique, l’employeur doit verser une prime de productivité durant une période de 6 mois et après la période de stage accorder au travailleur un contrat à durée indéterminée.

"Ces chiffres sont incompréhensibles"

"Une telle mesure est un rêve pour de nombreux demandeurs d’emplois français et wallons. Ils sont formés dans de bonnes entreprises flamandes, sont payés à plein temps et ont la chance de décrocher un emploi durable. Pour les employeurs flamands c’est aussi une excellente mesure car c’est une manière très facile de recruter des travailleurs étrangers sans prendre de risques", explique Axel Ronse.

Or l’intérêt pour ce système de l’autre côté de la frontière linguistique est faible et quasi inexistant chez les Français. En 2017, 192 Wallons se sont engagés dans le système mais seulement 4 Français.

Pour la Flandre occidentale une province voisine du nord de la France et du Hainaut c’est encore plus désolant vu la proximité géographique.

Seuls 21 Wallons et 3 Français ont suivi une formation professionnelle individuelle (IBO) en Flandre occidentale, une province qui souffre pourtant d’une grande pénurie de main-d’œuvre. En outre, les chiffres sont encore en baisse depuis 2015. Le nombre d’employeurs et d’organisations qui utilisent ce système a diminué également.


"Ce sont des très mauvais chiffres et je trouve cela incompréhensible parce que dans le Hainaut et dans le nord de la France, il y a un taux de chômage élevé et on incite les demandeurs d’emploi à se former. Ni le ministre flamand de l’Emploi Philippe Muyters ni le VDAB n’épargnent leurs efforts pour attirer les travailleurs wallons et français. Je ne peux qu’en conclure que le Forem wallon et le Pôle emploi français n’informent pas suffisamment leur demandeurs d’emplois respectifs sur cette mesure" ajoute Axel Ronse.

"Je préside un groupe de travail sur l’emploi transfrontalier dans l’Eurométropole ( Lille-Kortrijk-Tournai) et je soulèverai cette question là-bas. J’ai bon espoir que nous pourrons améliorer les choses , car en 2017 nous avons attirés un nombre record de travailleurs wallons en Flandre : plus de 22.500", conclu-t-il.

Le Pôle Emploi français fait remarquer que les candidats à cette formation doivent être demandeurs d’emploi depuis 6 mois pour pouvoir bénéficier de l’ IBO. Axel Ronse demandera donc au groupe de travail de l’Eurométropole s’il est possible de modifier la règlementation en la matière.

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