L’Etat lance sa première obligation verte pour 3 à 5,5 milliards d’euros

Comme annoncé en 2017, la Belgique lancera sa première obligation verte dans les semaines à venir. Le montant de l'émission sera compris entre 3 et 5,5 milliards d'euros. Pour que cette OLO "ne soit pas uniquement le projet" du gouvernement, les autorités ont entamé ce jeudi une campagne de séduction auprès des investisseurs, pour une durée de deux semaines, ont annoncé les ministres fédéraux de l'Environnement, Marie Christine Marghem (MR), et des Finances, Johan Van Overtveldt (N-VA, photo).

La Belgique deviendra le deuxième pays de la zone euro, après la France qui a franchi le pas début 2017, à émettre un "green bond" souverain. Le produit sera consacré à des projets concrets en faveur du climat, de la transition énergétique et de la préservation de la biodiversité en Belgique. Il s'agira notamment de soutenir l'efficacité énergétique, les transports propres ou encore l'économie circulaire.

Le montant levé sera d'au minimum 3 milliards d'euros, et pourrait atteindre 5,5 milliards en fonction de la demande. L'Agence de la dette, en charge de cette obligation, table sur un montant de 4,5 milliards d'euros. Si le terme n'est pas encore fixé, le taux sera lui comparable aux autres émissions d'obligations.

En France, le premier "green bond" avait permis de lever 7 milliards, tandis que la demande s'était élevée à 23 milliards d'euros, selon Les Echos.

La principale tranche de cette première émission verte, soit environ 2,2 milliards d'euros, sera dédiée à l'efficacité énergétique du rail. Quelque 80 millions seront destinés au développement de l'éolien en mer du Nord et 45 millions d’euros à la recherche. Il s'agit des principaux leviers d'action du fédéral, les compétences liées à l'efficacité énergétique étant "surtout aux mains des Régions", rappelait Marie Christine Marghem (photo archives).

Par cette nouvelle sorte d'obligations, le gouvernement entend "responsabiliser les marchés financiers et le public". "La lutte contre le changement climatique a besoin de grands moyens", réaffirme la ministre de l'Environnement, soulignant qu'il ne faut "pas perdre de temps". "C'est un projet ambitieux et nous avons la ferme volonté d'obtenir de bons résultats", souligne son collègue des Finances, Johan Van Overtveldt.

Si la Belgique devient le deuxième pays de la zone euro à lancer une telle obligation, le marché des capitaux ne l'a pas attendu pour se verdir. Les obligations vertes ne représentent encore que 5% du total des émissions, selon le ministre Van Overtveldt, mais sa part grandit à un rythme soutenu depuis les accords de Paris (+27% en 2017, selon Les Echos).

Le lancement de cette obligation linéaire, qui devrait être assez rapide, n'est pas encore fixé. Cela dépendra notamment de l'accueil réservé au "road show" des autorités par les investisseurs et des potentielles remarques émises. L'OLO sera dans un premier temps réservée aux investisseurs institutionnels.

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