Le patron d'Eurowings a tenté de rassurer les syndicats de Brussels Airlines

Le patron d'Eurowings Thorsten Dirks a tenté de rassurer les travailleurs de Brussels Airlines mercredi matin lors d'un conseil d'entreprise extraordinaire suivi d'une assemblée générale des travailleurs de la compagnie aérienne belge. Si aucun changement n'est prévu en 2018, les syndicats se montrent malgré tout prudents et attentifs pour l'avenir, de nombreuses questions restant sans réponse, selon eux. Ils ne prévoient pas de mener d'actions dans l'immédiat.

Le modèle hybride restera de mise et la marque Brussels Airlines continuera d'exister à l'avenir, en tous les cas pour les vols long courrier. En Europe par contre, il n'est pas impossible qu'elle disparaisse. Le CEO d'Eurowings a toutefois assuré au personnel qu'une 'touche belge' demeurerait au sein de l'entreprise et les évolutions n'apparaîtront que graduellement.

"La nouvelle CEO de Brussels Airlines nous a expliqué qu'à ses yeux, il fallait toujours une entreprise belge pour permettre aux Belges de se déplacer", à en croire Anita Van Hoof, du Setca.

"La direction allemande souhaite développer les destinations et fréquences vers l'Afrique", selon Luc Martin, délégué CNE. "Mais aussi vers l'Amérique du Nord. Et il y a un projet de nouvelle destination en Inde dans les cartons. Tout cela reste cependant encore assez vague", constate-t-il.

"Le management s'est voulu rassurant aujourd'hui et a voulu faire passer un même message au personnel", explique le syndicaliste. "On nous a annoncé un statu quo pour le moment. Nous ne mènerons donc pas d'action dans l'immédiat. On ne va pas faire grève parce qu'on changerait de nom...", ajoute-t-il.

Le message envoyé va à double sens, analyse pour sa part Filip Lemberechts, de la CGSLB. "D'un côté, on nous dit que l'on voit l'avenir avec nous mais, de l'autre, on n'exclut pas certains changements. La direction dit croire en notre modèle de dialogue social mais, sur un plan commercial, elle entend poursuivre la croissance d'Eurowings."

"Encore beaucoup d'incertitude"

Les zones d'ombre restent importantes, déplorent ainsi les syndicats, qui s'inquiètent principalement pour le personnel au sol et les fonctions de support. Des synergies avec Eurowings vont être réalisées et cela pourrait nécessiter la suppression ou la délocalisation de certains postes faisant doublon à Bruxelles mais aussi à Cologne et Düsseldorf. Tout cela doit encore être étudié et analysé, selon les déclarations de Thorsten Dirks aux représentants des travailleurs.

Pour le personnel navigant en revanche, des recrutements sont en cours et il n'y a pas d'inquiétudes le concernant. "L'incertitude demeure par contre sur les conditions et la charge de travail à l'avenir", s'inquiète Luc Martin.

"En gros, tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil, mais il y a beaucoup d'incertitudes", résume son collègue Didier Lebbe, secrétaire permanent CNE. "Toutes les compagnies aériennes en Europe font d'importants bénéfices, sauf Brussels Airlines, nous a-t-on dit. Or, Eurowings veut que le business soit très rentable." Le syndicaliste émet donc des craintes pour l'emploi.

Les organisations se veulent dès lors prudentes et attentives. Elles attendent avec impatience le 12 mars, date à laquelle le patron d'Eurowings reviendra à Bruxelles avec un plan plus détaillé pour l'avenir des salariés de la compagnie belge.

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