Le CEO de Brussels Airlines remercié par la Lufthansa

Bernard Gustin, CEO de Brussels Airlines, doit quitter la compagnie aérienne pour la fin mars, a décidé lundi Lufthansa, la maison-mère de Brussels Airlines. Le directeur financier de la compagnie, Jan De Raeymaeker, a également été remercié. Bernard Gustin sera remplacé à partir du 1er avril par Christina Foerster, qui tenait jusqu’à présent la fonction de directrice commerciale.

La stratégie précise pour Brussels Airlines au sein de Lufthansa et de sa filiale Eurowings devrait encore être affinée. Un conseil d'entreprise extraordinaire se déroule encore au siège de la compagnie à Bruxelles, à l’heure où nous écrivons ces lignes.

Christina Foerster, qui travaille depuis 2002 pour Lufthansa, succèdera donc à Bernard Gustin. Elle dirige les départements commerciaux de Brussels Airlines depuis le 1er octobre 2016.

Impliqué dans les premiers pas de Brussels Airlines

Bernard Gustin a débuté sa carrière professionnelle en 1993 au sein du groupe Procter & Gamble, chez qui il assumera de nombreuses responsabilités jusqu'à sa nomination au poste de directeur financier pour le Benelux. En 1999, il quitte l'entreprise pour rejoindre Arthur D. Little, un cabinet de conseil en stratégie, comme associé. Il intègre, au même titre, le comité de direction.

A la tête des départements voyages et transports, il sera impliqué dès les premières heures dans la destinée de Brussels Airlines en élaborant le business plan du successeur de la Sabena. La nouvelle compagnie sera finalement lancée le 15 février 2002.

Les actionnaires de SN Brussels Airlines le chargent ensuite d'examiner s'il est possible de faire quelque chose avec Virgin Express. Un travail qui aboutira d'ailleurs à une fusion des deux entreprises quelques années plus tard, pour donner naissance à la marque Brussels Airlines en 2007.

Le conseil d'administration de la compagnie demande alors au Bruxellois d'en devenir le co-CEO, avec Michel Meyfroidt, en 2008. Moment auquel débutent les discussions avec Lufthansa.

Concurrence des compagnies low-cost

Si depuis 2001 Brussels Airlines luttait pour sa survie, à partir de 2008, cela a changé, le nouvel actionnaire allemand, à 45%, apportant son impulsion. L'entreprise intègre d'ailleurs l'alliance internationale de compagnies Star Alliance grâce à ce soutien de poids. Il devint CEO unique en juin 2012.

Outre le lancement de vols vers New York en 2012, puis à destination de Washington et Toronto quelques années plus tard, Bernard Gustin vit la traversée de la période de crise 2010-2014, avec notamment une perte record de 80 millions d'euros en 2011. Les pertes se sont ensuite réduites progressivement jusqu'à arriver à un bénéfice en 2015.

Confronté au succès des compagnies low-cost, le Bruxellois développe un modèle hybride pour son entreprise, qui mêle les spécificités des compagnies à bas coûts et classiques et qui lui a permis de rivaliser avec les Ryanair et autres Vueling. Un ensemble de performances qui convaincra fin 2016 Lufthansa de lever l'option dont le groupe disposait et d'acquérir les 55% restants dans Brussels Airlines. Pendant ce temps, Bernard Gustin lance une ligne vers Mumbai, en Inde, dont le succès est au rendez-vous depuis mars dernier.

"La compétition n'a jamais été aussi forte. Et malgré cela, de plus en plus de voyageurs nous choisissent. Lufthansa était donc le juste choix", disait-il il y a tout juste un an à l'occasion des 15 ans d'existence de Brussels Airlines.

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