Sanoma veut céder ses titres féminins à Roularta et supprimer 96 emplois

La filiale belge du groupe de presse finlandais Sanoma a annoncé ce mardi son intention de vendre ses titres de presse féminine au groupe belge Roularta, et de supprimer par la même occasion 96 emplois dans ses services commerciaux et de support. Roularta cèdera, pour sa part, les titres "Je vais Construire/Ik ga Bouwen" à Sanoma Belgique. Cette dernière conservera aussi ses magazines de décoration et d’habitation.

Les titres concernés par l'opération de cessions à Roularta sont Libelle, Femmes d'Aujourd'hui, Flair, Feeling & Gael, La Maison Victor, SheDeals, Loving You, Zappy, Communiekrant et Kids Only, ainsi que leurs extensions sur internet et les médias sociaux.

"Roularta est une entreprise belge très réputée qui sera en mesure d'offrir à nos magazines l'ancrage local dont ils ont besoin et qui dispose en outre d'un portefeuille fortement complémentaire au nôtre. Roularta est un repreneur très fiable qui a l'intention et la possibilité de développer davantage notre solide portefeuille de marques de médias féminins", souligne le CEO de Sanoma Media Belgium, Yves Berlize, dans un communiqué.

Du côté de Roularta (photo), son CEO Xavier Bouckaert qualifie la reprise des marques de médias féminins de Sanoma de "fabuleuse opportunité". Dans un communiqué séparé, le groupe de presse coté en Bourse précise acquérir les titres - qui réalisent un chiffre d'affaires d'environ 78 millions d'euros - pour un prix d'acquisition (obligation de pension et d'abonnement comprise) de 33,7 millions d'euros.

"Suite à cette transaction importante, Roularta cède les titres 'Je vais Construire/Ik ga Bouwen' à Sanoma moyennant un prix d'un million d'euros, qui est déduit du prix d'acquisition mentionné ci-dessus", ajoute Roularta.

Pertes d’emplois à la clef

Lors d'un conseil d'entreprise extraordinaire, Sanoma Belgique a aussi fait part ce mardi de son intention de procéder à un licenciement collectif qui, s'il se confirme, concernera 96 collaborateurs.

"L'annonce de l'intention de procéder à un licenciement collectif constitue le début d'une procédure d'information et de consultation avec les partenaires sociaux. Ce n'est qu'ensuite qu'une décision définitive sera prise au sujet du nombre d'emplois qui seront affectés par cette réorganisation", précise Sanoma.

Les dernières suppressions d'emploi chez Sanoma dans notre pays remontaient à juin 2016, avec 55 licenciements. Sanoma Belgique, qui a déjà cédé plusieurs titres ces dernières années, conserve par contre les marques de médias consacrées à l'aménagement d'intérieur, "notamment en raison des synergies rédactionnelles très étroites qui existent à ce niveau entre la Belgique et les Pays-Bas." Ce portefeuille se compose actuellement des marques Feeling Wonen, Gael Maison, Wonen Landelijke Stijl, Maison de Charme, Ariadne@Home, Stijlvol Wonen, Pure Maison et de vtwonen, une marque originaire des Pays-Bas.

En outre, ces nouveaux développements n'ont "aucun impact sur l'agence de content marketing HeadOffice, qui reste donc un volet important de la stratégie de Sanoma Media BeNe et est actif en Belgique comme aux Pays-Bas", indiquait encore Sanoma Belgique.

Les syndicats ont indiqué que le personnel de Sanoma concerné par les licenciements était en état de choc. « On s’attendait à ce qu’il y ait une reprise, mais personne n’avait supposé qu’elle serait accompagnée de telles pertes d’emplois », déclarait Tijs Hostyn du syndicat chrétien. "Pour le personnel, c’est le pire scénario envisageable", concluait Stephan Galon du syndicat socialiste.

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