112 camions slovaques saisis à Zeebrugge

112 camions slovaques ont été saisis dimanche lors d’une action coordonnée contre le dumping social dans l’entreprise de transport North Sea Express à Zeebrugge. Cette entreprise fait souvent appel à de nombreux chauffeurs roumains qui se sont plaints de leurs conditions de travail et de vie lors de leur audition. "Ce sont des esclaves modernes", dit le syndicat socialiste UBT.

Lors de l'action d'hier soir, les camionneurs roumains présents ont été interrogés par les enquêteurs. "Il est apparu clairement que ces chauffeurs n'étaient pas d'accord avec leurs conditions de travail et qu'ils exigeaient une intervention urgente", a expliqué Filiep De Ketelaere, l'auditeur du travail.

Le tribunal va à présent examiner si l'entreprise s’est rendue coupable de dumping social. Cela signifie que cette entreprise aurait contourné systématiquement ses obligations en matière de sécurité sociale en Belgique. "Cela crée une concurrence déloyale avec des entreprises qui respectent les règles" ajoute Filiep De Ketelaere.

John Reynaert du syndicat socialiste UBT s'est rendu sur les lieux et a parlé avec des chauffeurs roumains. "Ils sont vraiment traités ici comme des esclaves: ils doivent vivre et travailler durant des mois dans leur camion. Les conducteurs ne savent plus ce qu'ils doivent faire ni s'ils seront payés aujourd’hui".

Les camionneurs qui étaient sur la route avaient reçu dimanche matin, via leur ordinateur de bord, un message leur signalant l’action en cours et leur intimant de ne pas se rendre au parking de la société à Zeebrugge.

D’après John Reynaert il s’agit d’un phénomène courant : "Les transporteurs belges sont très débrouillards lorsqu’il s’agit de réduire leurs coûts. Ils fondent des entreprises en Europe de l’Est et font venir ici des travailleurs de l'Est à bas coûts en minibus. Ces camionneurs doivent ensuite vivre comme des esclaves et vivre pendant des mois dans leur camion".
 

Les plus consultés