Grève CGSP : encombrement presque record sur les routes

L’action de grève lancée par le syndicat socialiste des services publics contre la politique du gouvernement fédéral a causé l’heure de pointe matinale la plus chargée (photo archives) depuis l’été sur les routes de Belgique ce mardi. Rien qu’en Flandre, on recensait 300 km de bouchons, alors que deux tiers des trains et 70% des bus De Lijn circulent. A Bruxelles, les transports en commun sont nettement moins bien desservis. La Fédération des entreprises de Belgique (FEB) souligne que la grève du rail coûtera 40 millions d’euros et dénonce une "grève politique".
Nicolas Maeterlinck

L’ACOD/CGSP a lancé un appel à une "journée de réaction" pour protester contre les projets du gouvernement fédéral en vue d’économies sur les pensions et les investissements, notamment. Ce mardi après-midi, le Premier ministre Charles Michel prononçait son traditionnel discours de politique générale au Parlement. La date de la grève n’avait donc pas été choisie au hasard.

Une partie des transports en commun ne roulant pas en raison à l’appel de la CGSP (photo), la circulation était particulièrement dense ce mardi matin sur les routes du pays. Le record a été atteint vers 8h30, lorsqu’il y a eu plus de 400 km de bouchons sur l’ensemble de la Belgique. Ce qui faisait presque de ce mardi matin l’heure de pointe la plus encombrée depuis le début de l’année, juste moins que le record du13 juin dernier, où 420 km d’embouteillage s’étaient formés après qu’un camion ait pris feu sur le Ring de Bruxelles, précisait Touring Mobilis.

Il y a aussi eu divers incidents, qui ont encore alourdi la circulation matinale sur les routes de Flandre. Tout était ainsi bloqué autour d’Anvers, Bruxelles, Gand, Courtrai et Lummen. Une collision en chaîne impliquant 8 véhicules sur l’autoroute E19 à Courtrai a eu le plus gros impact, indiquait Peter Bruyninckx de Centre flamand pour la Circulation.

Peu après 9h30, l’autoroute E411 en direction de Bruxelles était encore très encombrée à hauteur de Wavre, Overijse, Watermael-Boitsfort et Auderghem, essentiellement à cause de la fermeture du viaduc Herrmann-Debroux depuis le week-end.

Deux tiers des trains circulent

D’après la SNCB et le gestionnaire du réseau ferroviaire Infrabel, trois quarts des trains circulaient ce mardi entre 6h et 7h du matin et deux tiers avaient pris le départ passé 7h du matin. Toutes les connections sont assurées, mais les voyageurs doivent prendre des retards en considération.

Le plus gros retard était enregistré en direction et au départ de Courtrai (Flandre occidentale), où seuls une bonne moitié des trains circulent. Entre Anvers et Essen, un quart des trains sont au poste. Sur les autres grandes lignes dans le pays, plus de deux tiers des trains circulent, précise la SNCB.

Infrabel indiquait que 3 des 71 cabines de signalisation sont fermées : deux en province de Liège et une dans le Hainaut. Au sud du pays, seule la moitié des trains circulait entre 7 et 8h.

La société régionale flamande de transports en commun De Lijn indiquait pour sa part que 70% des bus et trams sont sortis des dépôts.

A Bruxelles, la Stib annonçait par contre davantage de services perturbés, pour l'entièreté de la jhournée de grève.

Dans tout le pays, la grève a apporté des perturbations, mais jamais le chaos. Les transports en commun ont été les plus touchés, mais d'autres secteurs également concernés par l'action de protestation. Son ampleur restait limitée notamment en raison de la non-participation des deux autres principaux syndicats.

BELGA/LALMAND

"La grève coûte 40 millions d’euros" chiffre la FEB

"La Fédération des entreprises de Belgique ne remet pas le droit de grève en cause, mais pour notre organisation celui-ci doit être utilisé lorsque tous les autres moyens de négociation ont échoué. Force est de constater que ce n'est pas le cas aujourd'hui, d'autant plus que le jour choisi est celui annoncé de la déclaration de politique générale" du Premier ministre, souligne la fédération patronale ce mardi dans un communiqué.

"L'impact économique d'une grève n'est pas négligeable. Selon nos calculs la grève de la SNCB coûterait environ 40 millions à notre économie. Cela ne dit a priori pas grand-chose, mais il est pourtant possible de faire beaucoup avec 40 millions", ajoute la FEB qui a lancé ce mardi matin sur Twitter, avec le soutien de ses fédérations sectorielles, le hashtag #avec40millions #hadik40miljoen, demandant à chaque personne ce qu'elle ferait avec 40 millions.

"Avec cette action nous voulons montrer qu'une grève n'est jamais anodine et qu'elle touche aux portefeuilles de tous les citoyens", commente pour sa part Pieter Timmermans, l'administrateur délégué de la Fédération. Il appelle les syndicalistes à prendre leurs responsabilités, à arrêter leurs actions et à renouer avec un dialogue constructif.

Quant à la fédération patronale flamande Voka, elle estime de son côté que la CGSP se met "hors-jeu" en ayant appelé à cette grève de 24 heures. "A la place du dialogue, la CGSP choisit de pénaliser les citoyens qui sont touchés pour protéger les fonctionnaires", indique-t-elle notamment.

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