L’industrie laitière belge craint un Brexit dur

En 2016, l’industrie laitière belge a transformé 4,5 milliards de litres de lait, soit 10% de plus qu’en 2015 et 45% de plus qu’il y a 10 ans. Elle continue donc à croître et son chiffre d’affaires a approché l’an dernier les 5 milliards d’euros, dont 55% réalisés à l’exportation. La Confédération belge de l’industrie laitière (CBL), qui tenait vendredi son assemblée annuelle, met néanmoins en garde contre les conséquences pour l’exportation d’un Brexit dur.

Un recul de l'offre et une hausse de la demande ont permis aux prix de se redresser au cours des quatre premiers mois de 2017, le prix du lait payé aux producteurs ayant augmenté de près de 35%, de 26,1 à 35,1 euros pour 100 litres de lait.

L'emploi dans l'industrie est également bien orienté, avec une hausse de 2% en 2016, à 5.715 personnes. La Confédération belge souligne aussi que les importants investissements consentis ces dernières années - soit 1,2 milliard d'euros en 10 ans - ont permis à l'industrie laitière de disposer désormais d'un dispositif de production "moderne et performant".

La Confédération pointe néanmoins quelques risques et défis pour l'industrie laitière, comme les "extrêmes fluctuations de prix sur le marché laitier" qui sont "préjudiciables à chaque maillon de la chaîne". De quoi inciter l'industrie à se montrer "modérément optimiste" et "prudente" pour 2017. "Les livraisons de lait peuvent augmenter, mais avec modération. Les prix élevés du beurre peuvent entrainer une baisse de la demande", estime la CBL.

La sortie du Royaume-Uni de l’UE inquiète

Plus encore, la perspective d'un Brexit dur hante l'industrie, car il entrainerait "un recul considérable des exportations". Les exportations laitières belges vers le Royaume-Uni ont atteint 285 millions d'euros en 2016, ce qui fait du Royaume-Uni le cinquième partenaire commercial de la Belgique, après les Pays-Bas, la France, l’Allemagne et l’Italie.

Le fromage, le lait fermenté, la glace de consommation, les boissons lactées et la poudre de lait sont les principaux produits laitiers exportés par la Belgique outre-Manche. "Sur le plan européen, le scénario le plus négatif pourrait avoir un impact deux fois plus important que l'embargo russe", met en garde la CBL.

La Confédération belge de l'industrie laitière représente 98% de la collecte de lait et 95% du chiffre d'affaires du secteur en Belgique.

Production d’une énergie durable propre

Une vague d'audits terminée fin 2016 a révélé que plus d'un producteur laitier sur quatre (27%) produit sa propre énergie durable, a encore indiqué vendredi la Confédération belge de l'industrie laitière (CBL) à l'occasion de son assemblée générale.

La CBL rappelle que, tous les trois ans, chaque exploitation laitière belge est auditée sur les initiatives qu'elle réalise en matière de développement durable.

Des efforts sont d'ailleurs menés tout au long de la chaîne, en collaboration avec les organisations agricoles, ce qui a permis à l'industrie laitière de réduire de 9% la consommation de carburant par 1.000 litres de lait collecté au cours de la période 2006-2016.

L'industrie laitière a en outre réduit de 22%, depuis 2005, ses émissions de CO2 par tonne de produit fini.

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