Quatrième manifestation nationale contre la politique gouvernementale

Des dizaines de milliers de manifestants - 65.000 selon les organisateurs et 45.000 d'après la police - ont participé ce jeudi midi à Bruxelles à la manifestation nationale contre les mesures d’austérité prises déjà et envisagées encore par le gouvernement Michel. Enseignants, employés, cheminots, travailleurs du secteur public, mutualités, notamment, ont répondu à l’appel du front commun syndical (socialiste, chrétien et libéral), pour marquer deux ans de travail de la coalition dite "suédoise", rassemblant les nationalistes flamands de la N-VA, les démocrates-chrétiens flamands du CD&V, et les libéraux francophones et flamands du MR et de l’Open VLD. C’est la quatrième fois déjà qu’une action de protestation nationale était organisée depuis la mise en place du gouvernement du Premier ministre Charles Michel.

Les coupes effectuées ou envisagées encore par le gouvernement Michel dans les soins de santé font notamment l’objet des critiques des manifestants. "Alors que c'est le gouvernement qui crée le trou financier dans la Sécurité sociale. Il va toujours chercher l'argent dans les soins de santé mais en baissant les impôts, il ne la finance plus non plus", s'exclamait Alain Paulauskas, syndicaliste CNE (CSC) dans le secteur alimentaire.

"Ce gouvernement roule pour les riches et prend aux pauvres", commentait pour sa part Marc Leemans, président du syndicat chrétien, lors de la manifestation nationale précédente, en mai.

Près de deux ans après l’entrée en fonction du gouvernement fédéral dirigé par Charles Michel (MR), les syndicats ne voient pas de raisons de fêter. Les factures augmentent, la protection sociale diminue, il faut travailler davantage et plus longtemps pour un pouvoir d’achat réduit. La liste des critiques est longue. Et les syndicats sont gênés par ce qu’ils qualifient de "cadeaux aux grosses fortunes et aux entreprises".

D’après les syndicats, la pauvreté augmente en Belgique, tous comme les inégalités à l’intérieur de la société, ce qui engendre davantage de stress et de cas de burnout. Les revendications des syndicats sont connues. Ils demandent au gouvernement d’accroître le pouvoir d’achat des citoyens, de créer davantage d’emplois, d’offrir de meilleures pensions, le répartir les impôts de façon plus équitable et d’investir dans la sécurité sociale.

Des travailleurs touchés par l’austérité manifestent

Présents en nombre, les travailleurs de l'usine Caterpillar à Gosselies (Charleroi) sont également venus crier leur colère. "La dignité passe par un emploi, Caterpillar est à nous!" ou "Nos emplois contre leurs dividendes. Saisie sur Caterpillar!", pouvait-on lire sur leurs pancartes.

"La fermeture de l'usine est en partie de la faute du gouvernement qui fait des cadeaux aux patrons et fait toujours payer les pots cassés aux travailleurs", s'indigne l'un d’eux. "On a versé 1,4 milliard de dividendes aux actionnaires de Caterpillar, mais quand les travailleurs demandent un petit quelque chose, on ne leur donne rien."

Le 2 septembre dernier, la direction du groupe américain annonçait son intention de fermer son usine située à Gosselies, menaçant ainsi plus de 2.000 emplois.

Lors de la manifestation nationale du mois de mai (photo), quelque 60.000 personnes avaient protesté contre les mesures d’austérité. Ce jeudi, des dizaines de milliers de personnes étaient attendues à Bruxelles. Mercredi, la SNCB avait en effet déjà vendu plus de 30.000 billets de train.

La police conseillait de ne pas se rendre à Bruxelles en voiture ce jeudi après-midi, en raison de la manifestation.

BELGA

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