Des dizaines de milliers de personnes défilent à Bruxelles

Plusieurs dizaines de milliers de personnes venues des quatre coins du pays ont rejoint la capitale ce mercredi en réponse à l’appel du front commun syndical à protester contre les mesures d’austérité du gouvernement Michel qui fête son premier anniversaire. Des échauffourées ont eu lieu à l'issue du rassemblement.

Plus de 80.000 personnes ont rejoint le cortège national. La manifestation a pris son départ à la gare du Nord pour rejoindre la gare du Midi en passant par le boulevard Albert II, le boulevard du Jardin Botanique, les boulevards Pacheco, Berlaimont, de l'Impératrice et de l'Empereur, la rue des Alexiens et le boulevard Lemonnier.

Si l’action n’a pas entraîné de grève générale, elle a toutefois touché de nombreux secteurs, dont les administrations et entreprises publiques, l’enseignement, et l’industrie. Les transports sont, eux-aussi, fortement perturbés par le mouvement de grogne.

Les syndicats fustigent un gouvernement "antisocial"

Le front commun syndical (FGTB, CSC et CGSLB) s'est exprimé en fin de manifestation nationale, aux abords de la Gare du Midi, fustigeant un gouvernement "antisocial" et un patronat "arrogant".

"Certaines grandes entreprises ne paient pas d'impôts, c'est un scandale. Ce gouvernement Michel n'a pas créé d'emplois; zéro, zéro, zéro", s'est indigné Rudy De Leeuw, président de la FGTB ajoutant que les dirigeants menaient une "politique sociale indigne". "Une société solidaire, c'est le modèle de société que nous réclamons aujourd'hui et pour demain", a-t-il conclu.

Marie-Hélène Ska, secrétaire générale de la CSC, a souligné pour sa part le côté "asocial" du gouvernement, "menaçant gravement la cohésion sociale". "En un an, la facture des mesures prises par le gouvernement n'a cessé de gonfler. Toutes ces mesures 'imbuvables' ont été prises en dépit des manifestations et des actions syndicales menées en octobre, novembre et décembre 2014", a-t-elle ajouté parlant en outre d'un gouvernement "arrogant" et d'un patronat "triomphateur".

"L'action d'aujourd'hui n'est pas une fin mais un début", a lancé Marc Goblet à l'assemblée l'acclamant, pointant du doigt la "logique financière de certains entrepreneurs dont la seule volonté est de faire du profit" et appelant à davantage de dynamisme pour lutter contre la fraude fiscale, à l'instar de celui déployé contre la fraude sociale. Le secrétaire général de la FGTB a encore qualifié les membres du gouvernement Michel d'"illusionnistes, qui nous prennent vraiment pour des pigeons".

Echauffourées et interpellations

A l'issue de la manifestation nationale, la police de Bruxelles-Capitale/Ixelles a indiqué avoir procédé à quatorze interpellations pour des faits de vandalisme, coups et blessures et rébellion, ainsi que trois interpellations administratives pour troubles de l'ordre public.

La manifestation s'est en général bien déroulée, mais "en arrivant près du lieu de dislocation (Gare du Midi, ndlr), un groupe d'appartenance anarchiste, qui s'était infiltré dans le cortège, a commencé à causer des troubles". Après avoir arraché des panneaux de circulation et les avoir lancés en direction des forces de l'ordre, les individus ont été encerclés par les policiers.

Ces derniers ont fait usage de gaz lacrymogènes et appel à une dizaine d'autopompes. La police compte quatre blessés légers dans ses rangs tandis qu'au sein des manifestants, ils seraient huit, selon le communiqué.

"Le parquet de Bruxelles a décidé de procéder à l'arrestation provisoire des personnes arrêtées judiciairement afin que celles-ci puissent être entendues et qu'une décision définitive à leur égard puisse être prise", a souligné la police de Bruxelles-Capitale/Ixelles.

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