Jour de libération fiscale pour les Belges
Les Chypriotes ont été les premiers travailleurs européens à régler leurs devoirs avec leur administration fiscale, puisque leur "jour de libération" a eu lieu le 31 mars. Ils ont été suivis par les Maltais (19 avril) et les Irlandais (28 avril). Les Belges sont les derniers à être "libérés" (6 août), précédés de peu par les Français (29 juillet) et les Autrichiens (25 juillet).
Selon l'étude de l’Institut économique Molinari, qui se fonde sur les chiffres de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) et des offices statistiques nationaux, le taux d'imposition réel des travailleurs belges s'élève cette année à 59,5% contre 45,2% en moyenne dans l'Union européenne. Pour qu'un salarié belge touche un euro après imposition, son employeur doit débourser 2,3 euros.
"Le salarié moyen belge - l'un des plus productifs au monde - touche un salaire net qui le place au 8e rang des pays de l'Union européenne. La fiscalité belge en fait toutefois le plus cher à embaucher", explique James Rodgers, co-auteur de l'étude. "Si les employeurs quittent la Belgique, ce n'est donc pas parce que les salariés y sont trop chers mais parce que les taxes et charges sociales y sont les plus élevées d'Europe."
Amélioration en vue ?
Mais les mesures annoncées par le gouvernement de Charles Michel dans le cadre du "tax shift" (glissement fiscal visant à alléger les prélèvements sur le travail pour taxer davantage d’autres revenus ou comportements) pourraient faire en sorte que les travailleurs belges laissent cette dernière place aux Français à partir de l'an prochain.
Les auteurs de l'étude prévoient en effet que les travailleurs français seront les derniers à atteindre leur "Tax Liberation Day" en 2016. Le "tax shift" annoncé par le gouvernement Michel pourrait en effet permettre aux Belges de le célébrer le 18 juillet en 2016. "Mais même avec une réduction de l'impôt sur les revenus permettant de relever le pouvoir d'achat des travailleurs de 100 euros par mois, la Belgique resterait probablement sur le podium", tempère James Rodgers.
De manière plus générale, l'étude constate que 56,2% des citoyens européens ne font pas partie de la population active. Ce chiffre s'accroissant encore chaque année avec le vieillissement de la population du continent, "la population active porte sur ses épaules un fardeau fiscal toujours plus lourd", estiment les auteurs de l'analyse.