La grève nationale paralyse les transports en commun
La grande grève nationale, annoncée depuis des semaines par les principaux syndicats belges, a débuté sur le rail à 22h dimanche soir. Peu de trains circulaient, du moins aux horaires habituels, ce lundi. La navigation fluviale avait déjà été interrompue dans les ports d’Anvers et de Gand vers 13h dimanche, par mesure de sécurité. La plupart des vols ont été annulés dans les aéroports du pays. Dans certaines entreprises, des employés ont passé la nuit au bureau pour éviter la confrontation avec les piquets de grève ce lundi matin.
Dès les premières heures de l’action nationale, les syndicats ont annoncé une large mobilisation à Bruxelles, notamment. Un premier rassemblement devant la Banque Nationale a mobilisé près d'une centaine de personnes à 6h. "Le gouverneur de la Banque Nationale a choisi son camp depuis plusieurs mois", estimait Philippe Van Muylder, secrétaire général de la FGTB Bruxelles. "Il est plutôt dans la défense du gouvernement Michel et la promotion des politiques d'austérité. Je ne suis pas sûr que dans d'autres pays on tolèrerait cela de la part d'un gouverneur de Banque centrale".
Les syndicats ont également organisé des blocages (photo) en divers endroits du pays, dont les accès aux ports de Gand, de Zeebrugge et d’Anvers et à l’hôpital universitaire de Louvain (Brabant flamand). Les accès vers de grandes entreprises - comme Arcelor-Mittal en Flandre orientale, le terrain d’industrie à Haasrode (Brabant flamand) et un zoning de sociétés d’informatique à Diegem -, mais aussi vers le quartier européen à Bruxelles étaient retardés par des barrages filtrants.
Pas de trams, bus ni métro
Sur la plupart des routes et autoroutes, la circulation était par contre très fluide ce lundi matin. Beaucoup de navetteurs semblaient être restés à la maison, ayant pris un jour de congé ou décidé de travailler à domicile. D’après les centres de trafic de Flandre, de la Région wallonne et de Bruxelles Mobilité, la circulation est encore moins dense ce lundi que lors d’autres actions de grève annoncées.
Alors que la plupart des trains de la SNCB ne circulent plus depuis dimanche 22h, pendant 24 heures, les trains internationaux Thalys et Eurostar sont perturbés en Belgique. Les bus qui doivent acheminer les passagers du Thalys vers Paris ont aussi été stoppés par des piquets de grève.
Les transports en commun dans les trois Régions du pays sont également paralysés ce lundi. La société régionale flamande De Lijn indique que presqu’aucun de ses bus et trams ne sont sortis des dépôts. A Bruxelles, les transports de la STIB sont également à l’arrêt.
Grève dans des écoles, hôpitaux et le bâtiment
L’action syndicale de protestation affecte aussi de nombreuses écoles du pays. En raison de la participation d’enseignants à la grève, beaucoup de directions d’établissements scolaires se sont vu obligées d’annuler les cours, par manque de personnel.
Un certain nombre d’hôpitaux fonctionnent au régime dominical ce lundi. C’est notamment le cas de l’hôpital universitaire de Jette et de l’hôpital Sint-Maria à Hal. Plusieurs maisons de repos et de soins fonctionnent avec un personnel minimum.
La distribution du courrier varie selon les Régions. En Flandre, 70% du courrier sera distribué ce lundi. A Bruxelles, un peu moins, tandis qu’en Wallonie peu de facteurs seraient au travail.
Quant au secteur de la construction en province du Limbourg, il est totalement paralysé par la grève et des piquets. Plus d’une centaine d’entreprises ne sont pratiquement pas accessibles, alors que d’autres sont à l’arrêt.
A Gand et Saint-Nicolas, plusieurs échevins ont même interrompu le travail. La réunion du conseil communal a donc dû être reportée à mardi.
