Près de 17.000 jeunes vont perdre leur allocation d’insertion

D’après les nouvelles estimations de l’ONEM, 16.900 personnes devraient perdre leur allocation d’insertion au début de l’année prochaine. Il s'agit de l’ancienne allocation d’attente destinée aux jeunes qui ont quitté l’école. En 2012, le précédent gouvernement avait limité à trois ans ces allocations d’insertion, cette période se termine au 1er janvier. Le ministre fédéral de l’Emploi Kris Peeters (CD&V) a annoncé à la VRT qu’il rendrait les règles encore plus strictes.

Les jeunes qui ont quitté l’école et n’ont pas encore trouvé d’emploi après un an, peuvent bénéficier d’une allocation d’insertion.

Dans le passé cette dernière n’était pas limitée dans le temps mais le gouvernement Di Rupo a décidé de la limiter à une période de 3 ans. Le stage d’attente s’appelle désormais stage d’insertion professionnelle. Les jeunes qui n’ont pas trouvé d’emploi ou ne peuvent pas prouver suffisamment d’expérience professionnelle perdent cette allocation.

Une nouvelle prévision de l’ONEM estime qu’il s’agit de 16.900 personnes qui perdront leur allocation au 1er janvier 2015. Au cours de l’année, il y en aura encore 3.000 autres.

Sans diplôme pas d’allocation d’insertion

L’objectif du gouvernement Di Rupo était d’encourager les jeunes à rechercher activement un emploi. Le nouveau gouvernement Michel a encore rendu les conditions d’obtention de cette allocation encore plus strictes.

"Les jeunes qui n’ont pas encore atteint 21 ans doivent pouvoir prouver qu’ils ont obtenu un diplôme pour pouvoir bénéficier de l’allocation" a déclaré le ministre de l’emploi Kris Peeters (CD&V) à la VRT. "Car sans diplôme vous avez déjà un handicap pour vous lancer dans le marché du travail et cela aura une influence négative tout au long de votre carrière".

Jusqu’à présent, une personne de 30 ans pouvait encore bénéficier d’une allocation d’insertion mais à présent l’âge limite a été fixé à 25 ans. "Nous partons du principe que les jeunes qui étudient plus longtemps et obtiendront un ou plusieurs diplômes seront suffisamment armés pour trouver rapidement du travail" estime encore le ministre.

Ces mesures doivent aussi permettre au gouvernement Michel de réaliser des économies. Toutefois ces milliers de jeunes qui perdront leur allocation d’insertion n’auront pas d’autre solution que d’émarger au CPAS, ces derniers redoutent déjà un afflux de nouvelles demandes d’aide.

"J’espère que les jeunes auront assez de cran pour trouver du travail" estime le ministre Kris Peeters. "Certains échoueront et se tourneront alors vers le CPAS. Mais nous ferons tout pour éviter cela et les ministres de l’Enseignement et de l’Emploi des entités fédérées peuvent apporter leur pierre à l’édifice, en instaurant, par exemple, un système double d’étude et de stages dans le milieu du travail".

La colère des syndicats

Les syndicats ont dénoncé à plusieurs reprises cette réduction de l’allocation d’insertion. Ils redoutent surtout que les jeunes peu qualifiés ne tombent dans la précarité car à cause de la crise économique les emplois sont de plus en plus limités.

"C’est précisément la raison pour laquelle nous diminuons les charges du travail" répond Kris Peeters et ce afin de créer des emplois.

"Nous allons aussi nous occuper spécifiquement des bas salaires, afin de les rendre plus attractifs" a-t-il ajouté. 

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